A propos de Noëlle Bazbaz

Noëlle, arrive de Paris et s’installe à Genève avec son mari et ses enfants en 1983. Dès son enfance elle découvre la peinture et en fait sa passion.  Elle amorce une nouvelle approche de son travail dans les matières, les transparences, et les richesses des fonds. Elle établit sa technique personnelle, basée sur la spontanéité du geste et du sentiment.
 
A la découverte de nombreux pays et continents lointains elle nourrit son regard de peintre au contact de toutes ces cultures et de son intérêt pour le partage.



 

Me confondre dans ma peinture pour ne plus être, pour devenir "tout"

 

J’ai commencé à dessiner et à peindre très jeune. C’était le moyen que j’avais trouvé pour m’évader, retrouver mes rêves et les reconstruire. Cette expression a tout simplement évolué pour se fondre à ma personnalité. Mes enfants, ma famille, mes amis m’ont toujours vu peindre. C’est moi!
 
Ma peinture n’est pas une construction intellectualisée, mais une vision intérieure, un besoin pas toujours pensé ou analysé, elle s’impose.
 
Durant certaines périodes, j’ai le besoin, à travers les corps féminins, le geste et la couleur, d’exprimer, de dire, d’aimer. Souvent, la puissance des formes et des couleurs prend le dessus. Pour moi, peindre librement c'est ne pas me laisser enserrer dans une seule expression, une seule manière de dire. Mes sujets seront éternellement à mes côtés. Chez la femme ce sont la beauté, la sensualité, la fragilité et la force créatrice de vie qui me séduisent. Mes personnages sont souvent seuls, je n’aime pas les entourer de paysages en perspective où de scènes. Je dis une chose haut et fort. Les corps sont souvent mêlés au fond comme s’ils faisaient partie d’un tout, hors du temps, éternel féminin.
 
Mes abstraits émanent de moi instinctivement. Une nécessité absolue: des phrases sans mot, juste en couleurs. Je souffre, je m’exalte, me réjouis pour tomber enfin dans l’impression d’avoir touché ce que je cherchais, un mystérieux coin de mon âme.
 
Souvent quand je prends ma toile blanche en cherchant l’inspiration, il me semble qu’elle me regarde et qu’elle attend que je la découvre comme si elle existait déjà dans l'invisible.
Je cherche à ce que mon travail reste dans le spontané. J’exige de moi-même de rester le plus près de mon énergie sans penser à imiter, plagier, systématiser ma peinture.
 
Chacune de mes toiles doit être une étincelle de mon ressenti. Je préfère m’exprimer sur de grands supports pour que mes sujets aient la place de pour se mouvoir et exister.
 
Etre artiste s’impose à vous. Certains arrivent à le dire à travers des expressions classiques, surprenantes, déjantées, hors normes. Mais tous ont le besoin vital de le faire! L’artiste doit pouvoir partager une profondeur humaine universelle qui puisse être reconnue tôt ou tard par ses semblables.
 

Une femme, à part entière…

Riche en couleurs comme ses toiles!
Une vie pleine et passionnée, agrémentée de toutes ses peintures, qui sont nées spontanément aux côtés de son chemin de vie, qui constituent une œuvre à découvrir ou à redécouvrir.
 
Elle choisit de nous montrer cette série de tableaux la dévoilant dans ses émotions intimes et profondes. L’absolue nécessité pour l’artiste de s’exprimer spontanément à travers des corps et l’ivresse du sentiment se conjuguant à l’harmonie des couleurs.
 
Artiste jusqu’au bout des ongles, c’est sa façon d’être, d’exister, de s’incarner vraiment pour elle-même.
L’œuvre de Noëlle est un regard de femme sur le monde, une sensualité explosive qui allie la violence des sentiments à la douceur tendre du geste.
 
Une vision à part, bien personnelle!
C’est une peinture sauvage qui entoure son sujet d’une abstraction ordonnée par l’émotion et qui donne un sens à la nature. L’eau, le feu, la terre, les êtres vivants communient dans une symphonie de couleurs qui souligne l’attitude de l’instant choisi, comme une ode à l’instinct.
Ces toiles toniques tendent pourtant vers le calme et la sérénité, avec «le sentiment que la vie est éternelle».
 
Noëlle est une de ces artistes qui sont porteurs de vie.
C’est un esprit qui transmet le bien et l’espoir.
C’est une âme de femme qui tout naturellement enfante ses rêves, les expose depuis une quinzaine d’années, nous rendant à l’évidence que c’est dans la création que la femme se retrouve entière.
Igor Ustinov